|
© Reuters |
On ne sait pas très bien dans quelles circonstances se sont électrocutés les deux adolescents dont le décès a provoqué, dans la nuit de jeudi à vendredi, des émeutes dans la ville de Clichy-sous-Bois, en banlieue parisienne. La police avait interpellé, vers 17H30, six personnes sur un chantier. Une heure plus tard, les pompiers constataient la mort de deux mineurs dans un transformateur EDF de la ville, alors qu'un troisième était grièvement blessé. Selon la préfecture de Seine-St-Denis, "il n'y a pour l'instant aucun lien entre les deux incidents".
"D'après les informations que j'ai, il n'y a pas eu de course-poursuite" entre la police et les jeunes électrocutés, a déclaré Louis-Michel Bonté, le secrétaire général de la préfecture. Il a précisé que la police "n'était pas sur les lieux au moment de l'accident" et qu'elle est arrivée en même temps que les secours. Même explication pour Nicolas Sarkozy, en déplacement à Nancy, qui a confirmé que "la police conteste formellement que les jeunes étaient poursuivis".
Le syndicat de la police Unsa donne une version différente. Selon lui, les jeunes présents sur le chantier étaient au nombre de neuf. Trois d'entre eux ont "préféré se soustraire aux forces de police en prenant des risques inconsidérés".
Enfin, pour le Premier ministre, en déplacement à Dijon, "il s'agit, selon les indications qui (lui) ont été données, de cambrioleurs qui étaient à l'œuvre".
Le directeur départemental de la sécurité publique, Jacques Méric, a précisé qu'une enquête était en cours sur les violences urbaines et sur les décès.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, à Clichy, des dizaines d'émeutiers s'en sont pris aux pompiers, à des bâtiments publics et ont brûlé des voitures. Ces violences urbaines ont nécessité la mobilisation de près de 190 policiers et CRS. Selon Louis-Michel Bonté, des attroupements se sont formés alors que les pompiers tentaient de ranimer les trois victimes du transformateur électrique. "A la suite de cette intervention, les jeunes ont pris à partie les pompiers, en caillassant notamment les engins", a expliqué le porte-parole des pompiers de Paris, Laurent Vibert. Selon lui, le centre de secours de Clichy-sous-Bois a été "quasiment pris d'assaut".