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Les maires de banlieue critiquent Nicolas Sarkozy

LE MONDE | 02.11.05 | 13h53  •  Mis à jour le 02.11.05 | 13h53
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Georges Mothron est député (UMP) du Val-d'Oise et maire d'Argenteuil. Jeudi 27 octobre, deux jours après la venue de Nicolas Sarkozy, qui avait employé le terme de "racaille" lors de sa visite, sa voiture a été incendiée. Assurant n'avoir "jamais eu jusqu'ici de souci avec quiconque" dans cette ville où il est né, M. Mothron raconte : "Une quinzaine de jeunes m'ont dit, avec le sourire, qu'il y avait sans doute une relation" entre la venue du ministre de l'intérieur et l'incendie de sa voiture.

Reçu par M. Sarkozy au lendemain de cet incident, le maire lui a demandé d'"éviter tout amalgame" à l'avenir : "Je suis pour la manière forte vis-à-vis des voyous. Mais je lui ai dit que s'il revenait à Argenteuil, il fallait qu'il mette en valeur ceux qui sont bien insérés." Une délégation de jeunes de sa commune a été reçue, mardi 1er novembre, par le ministre de l'intérieur.

Sous couvert d'anonymat, un autre député UMP de la petite couronne assure que les élus de banlieues redoutent désormais les déplacements du ministre : "Tout le monde claque des dents en se disant : "Pourvu qu'il ne vienne pas chez moi la prochaine fois"."

"M. Sarkozy tient des propos excessifs. Il y a des termes à ne pas employer afin de ne pas braquer", explique le député (UMP) de Seine-Saint-Denis Jean-Claude Abrioux. L'ancien maire d'Aulnay-sous-Bois insiste sur la nécessité de "dialoguer" et d'éviter toute "provocation". Député (UDF) du même département et maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde dénonce une "communication imprudente", alors que "l'action de l'Etat est insuffisante".

APPEL À LA MÉDIATION

Ceux qui, à droite, continuent de prendre la défense de M. Sarkozy déplorent le silence de ses collègues du gouvernement. "Le ministre des affaires sociales doit s'exprimer, le premier ministre aussi", a souligné, lundi, le député (UMP) des Yvelines et maire de Chanteloup-les-Vignes, Pierre Cardo, en invoquant la nécessité de "la prévention" et de "l'éducation".

"Le ministre de l'intérieur est dans son rôle quand il dit que force doit rester à la loi. Mais c'est par la médiation que l'on calmera les esprits", a renchéri son collègue des Yvelines Pierre Bédier, ex-maire (UMP) de Mantes-la-Jolie.

Proche de M. Sarkozy, le député (UMP) de Seine-et-Marne Yves Jégo a mis implicitement en cause les chiraquiens : "S'agit-il d'une stratégie visant à isoler le ministre de l'intérieur dans une posture caricaturale ? Peut-être y a-t-il, dans cette affaire, une utilisation des incidents à d'autres fins..."

A gauche, les réactions sont vives. "Ce n'est plus un ministre de l'intérieur qui s'exprime, mais un candidat en campagne qui multiplie les déclarations à l'emporte-pièce", affirme Bruno Le Roux, député (PS) de Seine-Saint-Denis. "Il n'y a qu'avec les populations des banlieues qu'on emploie ce vocabulaire dégradant et discriminant", remarque Julien Dray, député (PS) de l'Essonne.

Martine Aubry, maire (PS) de Lille, juge que le ministre "souffle l'intolérance à l'égard des jeunes, au risque d'accroître la violence". "On considère les habitants des banlieues comme des animaux ou des pestiférés", renchérit Claude Bartolone, député (PS) de Seine-Saint-Denis, notant qu'"on risque de faire naître un patriotisme de quartier".

Plus largement, c'est la politique de la ville qui est critiquée : la suppression des emplois-jeunes, les subventions coupées aux associations de quartiers, la disparition de la police de proximité.

"On paye les choix faits depuis 2002", assure Manuel Valls, député (PS) de l'Essonne et maire d'Evry. André Gerin, député (PCF) du Rhône et maire de Vénissieux, conclut : "Il faut certes de la répression, mais ces jeunes ont d'abord besoin qu'on leur offre un avenir."

Jean-Baptiste de Montvalon et Sylvia Zappi
Article paru dans l'édition du 03.11.05
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