Chronologie
Les violences urbaines au jour le jour
Le Monde.fr LEMONDE.FR | 02.11.05 | 13h03  •  Mis à jour le 07.11.05 | 09h47

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Première nuit d'émeutes

A Clichy-sous-Bois, des échauffourées ont lieu après une intervention des pompiers appelés pour porter secours à trois personnes électrocutées. Deux adolescents de 15 et 17 ans qui s'étaient réfugiés dans un transformateur EDF pour échapper à la police sont décédés. Les autorités affirment que les policiers n'ont pas poursuivi les victimes. Une quinzaine de véhicules sont incendiés.





Nouvelles violences

Dans le quartier du Chêne-Pointu, dans la nuit de vendredi à samedi, environ 400 jeunes affrontent 250 à 300 policiers et gendarmes. Un coup de feu est même tiré en direction d'un fourgon de CRS, sans faire de blessé. Mais sept policiers sont légèrement blessés à l'issue des échauffourées. Une trentaine de véhicules et dix poubelles sont incendiés. Treize jeunes, dont un mineur, sont placés en garde à vue durant la nuit.





Marche silencieuse en hommage aux victimes

Quelque 500 personnes, proches et habitants de Clichy-sous-Bois, marchent en silence, samedi matin, pour rendre hommage aux deux adolescents morts électrocutés. En tête de défilé, les élus et les familles, ainsi qu'une quinzaine de jeunes portent des tee-shirts blancs sur lesquels on peut lire d'un côté, le nom des disparus, et de l'autre, "Mort pour rien".




Une troisième nuit plus calme

Les pompiers comptent dix-sept feux de poubelles et véhicules dans la soirée, mais ne signalent aucune violence. Une douzaine de personnes portant des marteaux et des bidons d'essence sont interpellées, mais la police ne fait pas état d'affrontements.





Nicolas Sarkozy prône la "tolérance zéro"

Invité du journal de 20 heures de TF1, le ministre de l'intérieur, tout en affirmant que "les policiers ne poursuivaient pas les jeunes" électrocutés, défend "la tolérance zéro" en matière de violences urbaines. Il a demandé dix-sept compagnies de CRS et sept escadrons de gendarmes mobiles pour renforcer les effectifs à Clichy-sous-Bois. Il ne s'agit plus de "faire de la police de proximité (...) mais d'interpeller".




Azouz Begag critique le ministre de l'intérieur

Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances, critique indirectement son collègue de l'intérieur sur France 2. "Il ne faut pas dire aux jeunes qu'ils sont des racailles, il ne faut pas dire aux jeunes qu'on va leur rentrer dedans et qu'on va leur envoyer la police." Le mot de "racaille" avait été utilisé par M. Sarkozy lorsqu'il s'était rendu, mardi soir, à Argenteuil.




Les affrontements reprennent

Les premiers troubles éclatent à la tombée de la nuit dans le quartier de la Forestière. Une grenade lacrymogène du type de celles utilisées par les CRS est lancée à l'intérieur d'une mosquée. Les habitants accusent les policiers de l'avoir lancée, ce que les forces de l'ordre démentent. Six policiers sont légèrement blessés et onze personnes sont interpellées.





Les familles des victimes refusent de rencontrer Sarkozy

"En aucun cas, nous n'irons voir Sarkozy qui, pour nous, est incompétent. Nous demandons à être reçus par Dominique de Villepin", explique Siyakah Traore, le frère d'une des victimes. Un peu plus tôt, Nicolas Sarkozy reconnaît que la bombe lacrymogène lancée à la mosquée la veille était bien "en dotation des compagnies d'intervention (CRS)", tout en précisant que cela ne voulait "pas dire que c'est un tir fait par un policier".




Azouz Begag dénonce "une sémantique guerrière"

M. Begag estime que "quand on nomme un préfet musulman, quand on dit vouloir donner le droit de vote aux étrangers et qu'on envoie des CRS contre les jeunes des banlieues, il y a un décalage. (...) C'est en luttant contre les discriminations dont sont victimes les jeunes qu'on rétablira l'ordre, l'ordre de l'égalité. Pas en amenant plus de CRS". Des proches de M. Sarkozy appelent à la démission d'Azouz Begag.




Les incidents se propagent en Seine-Saint-Denis

La police procède à douze interpellations, à Clichy-sous-Bois, où les incendies de véhicules et de poubelles continuent. D'après la police, la situation est cependant "beaucoup plus calme" que la nuit précédente. Une source policière déclare que "les émeutiers de Clichy avaient fait des émules à Sevran, Neuilly-sur-Marne et Bondy".





Dominique de Villepin rencontre les familles

Le premier ministre, Dominique de Villepin, assure aux familles des victimes que "toute la lumière sera faite sur les circonstances de cet accident", à l'issue d'une rencontre à Matignon. Il insiste sur "la nécessité d'un retour au calme".




Nicolas Sarkozy tient une réunion nocturne

Une trentaine de fonctionnaires, d'élus et de jeunes de Seine-Saint-Denis se réunissent dans la soirée au ministère de l'intérieur. "Il s'agit d'unir les efforts de toutes les parties intéressées pour faire revenir le calme dans les banlieues concernées", indique-t-on au ministère.




Des violences dans d'autres départements

Dans la nuit de mardi à mercredi, des violences ont lieu dans trois autres départements : la Seine-et-Marne, les Yvelines et le Val-d'Oise. Elles se traduisent par des "harcèlements sporadiques de petits groupes mobiles", d'après la police, plutôt que par des affrontements directs.





Réunion interministérielle à Matignon

A l'issue du conseil des ministres, Jacques Chirac appelle au "retour au calme" et "au respect de la loi", selon le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé. Dominique de Villepin réunit plusieurs ministres "concernés par la mise en œuvre des actions dans les zones urbaines sensibles", reporte une visite au Canada et annonce d'ici la fin novembre un "plan d'action".




Azouz Begag regrette de n'être pas assez consulté

Azouz Begag regrette dans un entretien dans Sud-Ouest de n'être jamais consulté par le ministre de l'intérieur. "Lorsqu'il fait des déclarations sur les actions à entreprendre pour améliorer l'égalité des chances, il ne me prévient ni ne me consulte jamais. Moi, je suis uni avec mes collègues du gouvernement", explique M. Begag."Nicolas Sarkozy n'est qu'un ministre sur 31", ajoute-t-il.




Nouvelle nuit de violences

Les violences et les interpellations continuent en Seine-Saint-Denis. Dans l'après-midi, une partie du centre commercial Bobigny 2 est vandalisé. Dans la nuit, à Aulnay-sous-Bois un poste de police est "saccagé" et à la Courneuve les CRS évitent "deux tirs à balles réelles". Plusieurs incendies ont lieu également en Seine-et-Marne et dans les Hauts-de-Seine.




Nicolas Sarkozy à Bobigny

Dans la nuit, Nicolas Sarkozy se rend à Bobigny, sans battage médiatique. Il tient une réunion de travail avec les policiers, le préfet Jean-François Cordet, le directeur départemental Jacques Méric et le directeur central des CRS, Christian Lambert.





Les élus locaux à Matignon

Une série de réunions se déroule à Matignon, notamment des consultations avec des associations et des élus. Dominique de Villepin veut "nouer un dialogue pour trouver des solutions adaptées" aux problèmes des banlieues et affirme que sa priorité  est le "rétablissement de l'ordre public". Les élus locaux de gauche et de droite ne veulent pas d'un "énième plan" et réclament une action en profondeur.




Incendies en Ile-de-France et en province

Environ 400 véhicules sont incendiés dans la nuit. La province est touchée par les violences et une trentaine de voitures sont brûlées notamment à Dijon (centre-est), en Seine-Maritime (ouest) et dans les Bouches-du-Rhône (sud-est).





Violences importantes à Paris et en régions

897 véhicules ont été incendiés dans la nuit, dont plus du quart en province, 253 personnes interpellées, des bâtiments commerciaux et publics détruits ou endommagés : la région parisienne, rejointe par la province, a connu une neuvième nuit de violences urbaines, notamment les villes de Toulouse, Rennes, Nantes, Lille, Le Havre, Soissons, Dijon, Pau, Strasbourg.





Manifestation silencieuse contre la violence

"Non à la violence, oui au dialogue" : derrière cette banderole, 2 000 à 3 000 personnes défilent devant les carcasses de voitures calcinées, à Aulnay-sous-Bois, l'une des villes les plus touchées du département par les heurts entre jeunes et policiers.






Convocation d'un conseil de sécurité intérieure

A l'issue d'un conseil exceptionnel, le président Jacques Chirac déclare que "la priorité est le rétablissement de la sécurité et de l'ordre public" dans les banlieues. Onxième nuit de violences, marquée par une forte augmentation du nombre de voitures incendiées et de villes touchées et par 312 interpellations.